Zurich, 14. décembre 2021 – Le 2e pilier devient de moins en moins durable et équitable, ce qui impacte surtout et plus fortement les jeunes. Cette situation peut et doit être rectifiée par des réformes. Leur mise en œuvre est rarement simple, car le sujet de la retraite est chargé émotionnellement et politiquement. La récente étude d’UBS «Le deuxième pilier est au pied du mur» montre comment différents changements dans la prévoyance professionnelle obligatoire affecteraient les ménages suisses.
Le changement n’est pas forcément mauvais
Le changement n’est pas forcément mauvais
Le 2e pilier pourrait devenir plus juste et plus durable si ses principales composantes étaient modifiées, à savoir la période de cotisation, le taux de cotisation, l’assiette de cotisation et le taux de conversion. Personne ne sera surpris que cotiser plus et plus longtemps entraînerait des prestations plus élevées pour tout le monde.
Cela peut être réalisé en abaissant la déduction de coordination ou le seuil d’entrée, ce qui augmenterait par ailleurs la couverture des travailleurs à temps partiel ou avec des bas salaires. Commencer à cotiser plus tôt ou relever l’âge de la retraite y contribueraient aussi. Cette dernière mesure est particulièrement efficace pour augmenter l’avoir de vieillesse. De plus, un taux de cotisations moins différencié entre les groupes d’âge augmenterait l’attractivité sur le marché du travail des employés plus âgés.
Mais il y a aussi des défis. Travailler plus longtemps peut ne pas être possible pour toutes et tous en raison de la fatigue mentale ou physique associée à certains emplois. En outre, des cotisations plus importantes signifient moins de revenu disponible, ce qui peut réduire considérablement le potentiel d’épargne ou de dépenses discrétionnaires de certains ménages. Enfin, des cotisations plus élevées signifient également une augmentation du coût d’emploi, ce qui pourrait conduire les entreprises à envisager de plus en plus la délocalisation ou l’automatisation des tâches.
La nécessité de faire des compromis et d’aller de l’avant
La nécessité de faire des compromis et d’aller de l’avant
Bien que les changements discutés plus haut soient moins controversés, la baisse du taux de conversion l’est infiniment plus. A 6,8%, il dépasse de loin la valeur actuarielle correcte et ne correspond plus à l’espérance de vie et à la réalité des marchés financiers. L’abaisser réduirait la redistribution intergénérationnelle. Dès lors, les questions pertinentes sont: qui sera touché par les changements et dans quelle mesure? Et encore: quelles compensations seront mises en œuvre?
«La majorité des employés ne devraient pas subir de changements au niveau du total de leurs cotisations ou de leurs prestations attendues», déclare James Mazeau, économiste chez UBS. En effet, environ 80 à 85% des bénéficiaires sont assurés dans des caisses de pension qui vont au-delà des exigences minimales de la loi. Néanmoins, les propositions de réforme actuellement discutées au Parlement et qui comprennent plusieurs des mesures mentionnées ci-dessus pourraient rendre le 2e pilier plus équitable et plus durable.
Personne ne devrait être laissé pour compte. En effet, comme le souligne Jackie Bauer, économiste chez UBS, «pour la minorité des employés proches de la retraite et qui subiront de plein fouet les réformes, une compensation transparente, ciblée et raisonnable est nécessaire». Les mesures qui visent à réduire le taux de conversion auront un effet immédiat, tandis que les mesures visant à contre-balancer ces réductions (par exemple, les modifications de la période de cotisation) ne produiront leurs effets qu’au fil du temps.
Des compromis sont donc nécessaires pour faire un premier pas vers la sécurité des retraites des générations futures. De plus, le changement implique que, pour maintenir un niveau donné de prestations futures, tout le monde doit, dès aujourd’hui, accroître ses efforts d’épargne.
UBS Switzerland AG
Contacts
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James Mazeau, CFA
Retirement & Public Policy Research
Chief Investment Office d’UBS Global Wealth Management
Tél. +41 44 239 90 88
james.mazeau@ubs.com
Jackie Bauer, CFA
Responsable Retirement & Public Policy Research
Chief Investment Office d’UBS Global Wealth Management
Tél. +41 44 239 90 61
jackie.bauer@ubs.com