Zurich, 30 janvier 2024 – L’indice suisse des directeurs d’achat dans l’industrie (PMI), un indicateur régulièrement publié par le Chief Investment Office d’UBS Global Wealth Management (UBS CIO GWM) en collaboration avec procure.ch, fait état d’un repli de l’activité manufacturière sur les douze derniers mois. La principale cause : la faiblesse de la demande extérieure. En effet, le baromètre des exportations d’UBS CIO GWM, qui mesure la demande pour les produits suisses de la part des partenaires commerciaux étrangers, a atteint un niveau qui, par le passé, coïncidait avec une baisse des exportations helvétiques.
La production manufacturière domestique est encore ralentie par la volonté des entreprises de réduire leurs stocks. « Les indicateurs conjoncturels ont atteint un niveau qui, par le passé, correspondait à la perte d’au moins 5’000 emplois dans le secteur industriel », indique Alessandro Bee, économiste chez UBS CIO GWM.
L’inflation empêche la BNS d’agir contre l’appréciation du franc
Les perspectives du secteur exportateur helvétique sont encore assombries par l’appréciation rapide du franc à la fin de l’année passée. Bien que l’inflation soit de retour à un niveau qui contribue à la stabilité des prix, elle reste encore trop élevée pour permettre à la Banque nationale suisse (BNS) d’intervenir avec détermination pour contrer la force du franc. Certes, la BNS devrait avoir cessé ses ventes de devises, mais les économistes d’UBS CIO GWM ne tablent pas sur une baisse du taux directeur avant le mois de juin.
Pas d’impulsions en perspective pour l’industrie MEM
Certains secteurs exportateurs sont plus sensibles que d’autres à la conjoncture et à l’évolution du taux de change. Parmi ceux-ci, on trouve l’industrie des machines, des équipements électriques et de la métallurgie (MEM), un poids lourd en termes d’emploi dans le secteur industriel suisse. Pour les exportations de ces secteurs, les prochains trimestres ne devraient pas amener d’amélioration sensible. En effet, les économistes d’UBS CIO GWM prévoient une croissance économique faible dans la zone euro, le principal partenaire commercial de la Suisse, et un franc suisse stable face à l’euro.
A l’opposé, pour les exportations des secteurs chimique et pharmaceutique, qui contribuent pour plus de la moitié des exportations suisses à destination de la zone euro, l’appréciation du franc ne devrait pas peser sur la dynamique de croissance.
Deux tiers des exportations touchées par de nouvelles mesures protectionnistes
Aux défis conjoncturels et monétaires vient s’ajouter un environnement géopolitique tendu. Alors que, dans les années 2000, le commerce mondial augmentait de manière marquée, le processus de mondialisation n’évolue plus depuis la crise financière mondiale. Au contraire, à la suite des disputes commerciales et des conflits armés des dernières années, les nouvelles mesures d’entraves au commerce mondial sont de plus en plus nombreuses. « Depuis la fin de la crise financière mondiale, près de deux tiers des exportations suisses ont été touchées par des mesures protectionnistes de la part de nos partenaires commerciaux », estime Maxime Botteron, économiste chez UBS CIO GWM.
Parmi les secteurs les plus touchés, on trouve les produits alimentaires et l’industrie des métaux. En revanche, environ un tiers des exportations helvétiques ont bénéficié de mesures de libéralisation du commerce. Machines, instruments médicaux et de précision ainsi que certains produits pharmaceutiques comptent parmi les bénéficiaires de ces mesures.
Complexité des produits et innovation
Dans cet environnement difficile, les entreprises suisses devront compter sur leur capacité d’innovation et sur la complexité de leurs produits. Il faut savoir que l’économie helvétique monopolise les premières places des classements internationaux dans ces domaines.
En effet, selon l’Economic Complexity Index (ECI) de la Harvard Kennedy School of Government, la Suisse occupe la deuxième place, derrière le Japon, en termes de complexité des produits exportés. Ce sont notamment les produits pharmaceutiques, les machines et les instruments de précision qui obtiennent un score élevé selon cette méthode de classement.
Il en va de même pour les puces électroniques, même si la Suisse ne joue pas ici un rôle important à l’échelle mondiale. Malgré tout, la demande pour ces produits a fortement progressé, en particulier avec le boom de l’intelligence artificielle et la tendance au rapatriement de la production d’Asie en Europe ou aux Etats-Unis. Dans ce contexte, les exportations suisses de puces électroniques ont enregistré une forte augmentation et elles dépassent désormais le milliard de francs.
UBS Switzerland AG
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Maxime Botteron,
économiste, Chief Investment Office d’UBS GWM
+41-44-236 87 77
maxime.botteron@ubs.com
Alessandro Bee,
économiste, Chief Investment Office d’UBS GWM
+41-44-234 88 71
alessandro.bee@ubs.com
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