Zurich, 7 novembre 2024 – Selon le sondage annuel sur les salaires du Chief Investment Office (CIO) d’UBS Global Wealth Management (UBS GWM), les 345 entreprises interrogées s'attendent à une augmentation nominale des salaires de 1,4% pour l'année 2025. Ainsi, la hausse des salaires nominaux l'année prochaine devrait être plus forte que la moyenne des dix dernières années, qui était de près de 1%.

Augmentation salariale largement soutenue

Les plus fortes augmentations salariales de 2% sont enregistrées par les entreprises des secteurs de l'informatique et des télécommunications, ainsi que dans le domaine de l'énergie et de l'approvisionnement. Avec 1,7%, les employés de l'industrie chimique et pharmaceutique peuvent également s'attendre à des augmentations salariales supérieures à la moyenne. Cependant, une grande partie de l'industrie reste en deçà de la moyenne. Les lanternes rouges sont le secteur des médias, le domaine des matériaux et des matériaux de construction, ainsi que le commerce de détail avec une augmentation de 1%.

Toutefois, même pour les employés de ces secteurs, des augmentations de salaires réels devraient en résulter. En effet, les augmentations salariales prévues dans les 22 secteurs dépassent l'inflation attendue de 0,7% par les économistes d'UBS. En moyenne, il en résulte donc une augmentation des salaires réels de 0,7%. Ainsi, le pouvoir d'achat devrait croître fortement pour la deuxième année consécutive.

Pouvoir d'achat presque au niveau de 2021

« Avec les augmentations salariales réelles prévues, la perte de pouvoir d'achat provoquée par la hausse de l'inflation en 2022 devrait être presque compensée l'année prochaine », explique Florian Germanier, économiste et responsable de l'enquête. Cependant, les primes d’assurance-maladie ont augmenté plus que la moyenne depuis 2021, ce qui n'est pas reflété dans l'inflation. « De nombreux ménages suisses devraient donc encore ressentir une baisse du pouvoir d'achat », ajoute-t-il.

Alors qu'en 2024, la forte baisse de l'inflation a conduit à une augmentation des salaires réels, les entreprises prévoient maintenant pour la première fois depuis 2021 des augmentations salariales qui dépassent leurs attentes en matière d'inflation. Selon le sondage, la majorité des entreprises s'attend à une reprise modérée de l'économie suisse en 2025 et envisage donc des augmentations de salaires réels.

Amélioration des perspectives économiques

Ces perspectives correspondent aux prévisions des économistes d'UBS. Les augmentations de salaires réels prévues devraient soutenir la consommation l'année prochaine, bien que les primes d’assurance-maladie en hausse et la légère augmentation du chômage limitent le potentiel.

Parallèlement, les baisses des taux directeurs à l’échelle mondiale devraient favoriser la croissance. Le CIO d’UBS GWM prévoit une croissance du PIB, corrigée des événements sportifs, de 1,0% pour l'année en cours et de 1,5% pour 2025.

Peu de pression inflationniste du côté des salaires

Malgré les augmentations de salaires supérieures à la moyenne, l'étude d'UBS ne signale pas de risques d'inflation. « En raison de la baisse des prix de l'électricité et de la diminution attendue du taux de référence, l'inflation devrait continuer à baisser en 2025 », explique Daniel Kalt, économiste en chef d'UBS Suisse. Pour 2025, il prévoit une inflation de 0,7%, après 1,1% en 2024.

Dans le contexte des baisses des taux directeurs des banques centrales, les risques d'inflation en Suisse sont orientés à la baisse. « Si le franc s'apprécie fortement, l'inflation pourrait même atteindre un niveau inconfortablement faible », ajoute Daniel Kalt. Pour éviter cela, il prévoit deux nouvelles baisses de taux de la Banque nationale suisse en décembre 2024 et mars 2025 de 25 points de base chacune, suivies d'un taux directeur inchangé de 0,5%.

« Labour Hoarding » peu répandu malgré la pénurie de main-d'œuvre

Selon l'enquête de cette année, la pénurie de main-d'œuvre a diminué, en partie en raison de la baisse de la demande de personnel. Cependant, près de 60% des entreprises interrogées ont encore du mal à pourvoir les postes vacants, et à moyen terme, la pénurie de main-d'œuvre pourrait s'aggraver en raison de l’évolution démographique.

Malgré ces perspectives, la majorité des entreprises renonce à maintenir plus de personnel que nécessaire. Seules 27% des entreprises interrogées pratiquent le « Labour Hoarding », renonçant ainsi aux licenciements conjoncturels nécessaires ou embauchant plus de personnel que nécessaire. La pénurie de main-d’œuvre ne semble donc pas affecter la politique de personnel de la majorité des entreprises interrogées.

La pénurie de main-d'œuvre n'est pas non plus déterminante pour les changements de salaires. Les entreprises interrogées considèrent principalement leur situation financière comme élément décisif, suivie des compétences individuelles des employés, tels que la performance ou l'expérience. Cela vaut également pour les nouvelles embauches externes. Les entreprises considèrent la concurrence sur le marché du travail comme le troisième facteur le plus important pour les augmentations de salaires.

Evolution des salaires nominaux selon le sondage UBS sur les salaires 2025

Secteur

Développement des salaires 2024

Développement attendu des salaires 2025

Services informatiques et télécommunication

2,3%

2,0%

Energie, gestion de l’approvisionnement et des déchets

2,1%

2,0%

Chimie et industrie pharmaceutique

2,0%

1,7%

Bâtiment et bureaux d'architectes

2,0%

1,5%

Logistique

2,0%

1,5%

Alimentation

2,0%

1,5%

Production de biens de consommation

2,0%

1,5%

Banques et assurances

1,8%

1,5%

Santé et activités sociales

1,7%

1,5%

Machines

2,0%

1,4%

Commerce de gros

2,0%

1,3%

Textile

1,8%

1,3%

Services aux entreprises (y compris immobilier)

1,8%

1,3%

Horlogerie et bijouterie

1,6%

1,3%

Secteur public

1,6%

1,3%

Métallurgie

1,8%

1,2%

Tourisme, y compris culture, sport et éducation

1,5%

1,2%

Automobile

2,0%

1,1%

Equipements électriques

1,8%

1,1%

Commerce de détail

1,9%

1,0%

Médias

1,6%

1,0%

Matériaux et matériaux de construction

1,4%

1,0%

Suisse

1,8%

1,4%

UBS Switzerland AG

Contacts

Daniel Kalt
Économiste en chef UBS Suisse
Tél. +41 44 234 25 60
daniel.kalt@ubs.com

Florian Germanier
Économiste
CIO d’UBS GWM
Tél. +41 44 235 19 12
florian.germanier@ubs.com

Alessandro Bee
Économiste
CIO d’UBS GWM
Tél. +41-44-234 88 71
alessandro.bee@ubs.com

Maxime Botteron
Économiste
CIO d’UBS GWM
Tél. +41 44 236 87 77
maxime.botteron@ubs.com