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L’indice MSCI World Information Technology affiche une hausse de 19,5% depuis le début de l’année, contre environ 7% pour l’indice global de référence. La hausse des valeurs technologiques s’est accélérée à la faveur des bons résultats enregistrés au premier trimestre par les entreprises du secteur. Meta s’est notamment distingué avec une progression de 14% du cours de bourse lors de la séance de jeudi, qui a permis au Nasdaq de gagner 2,4% et au S&P 500 de bondir de 1,96%.


Le revers de la médaille, c’est la valorisation du secteur qui atteint environ 23 fois les bénéfices pour les 12 prochains mois, soit plus de 15% par rapport à la moyenne des 10 dernières années. À l’inverse, le MSCI All Country World affiche un ratio cours/bénéfice de 15,7x, un niveau proche de sa moyenne sur les dix dernières années.


Cette valorisation élevée nous conforte dans l’idée que les investisseurs ne devraient pas renforcer leur exposition aux technologiques au-delà de leur allocation stratégique. Cela signifie pas pour autant qu’ils doivent se détourner complètement du secteur. À 22,5%, les TI constituent le secteur le plus représenté dans l’indice MSCI All Country World, devant les services financiers, qui arrivent à la deuxième place avec 13,9%. Notre choix de classer le secteur parmi les moins privilégiés implique de conserver une exposition tout juste inférieure à celle de l’indice de référence plutôt que de se débarrasser des titres du secteur.


Nous conseillons également aux investisseurs de ne pas négliger les segments du secteur les plus prometteurs à long terme. Plusieurs segments du secteur possèdent un potentiel de hausse particulièrement important.


Les derniers résultats publiés témoignent des perspectives de croissance encourageantes de l’intelligence artificielle. Le marché du matériel lié à l’IA devrait enregistrer une croissance de 20% pour atteindre 90 milliards de dollars d’ici 2025. L’IA est une technologie horizontale qui sera utilisée à grande échelle dans de nombreux secteurs d’activité. L’IA constitue à terme, avec le «big data» et la cybersécurité, les trois principales technologies de rupture. Nous pensons que ces trois technologies fondamentales se trouvent, selon nous, à un tournant, et elles devraient faire l’objet d’une adoption plus rapide au cours des prochaines années à mesure que les entreprises et les États augmenteront leurs investissements dans ces domaines.


Bien qu’il soit encore à ses balbutiements, le métavers est voué à se développer rapidement dans les prochaines années. Il désigne un univers virtuel profondément immersif qui aura un impact considérable sur l’activité économique. Le métavers sera le théâtre de tout un monde d’expériences, de la réalité augmentée (RA) à la réalité virtuelle (RV) intégrale, avec un large spectre de prix qui permettra aux entreprises de diversifier leur clientèle. Selon nous, plusieurs facteurs pourraient avoir des implications positives pour le thème. Les jeunes représentent une part plus importante de la cohorte des consommateurs sachant qu’ils entrent dans la période où leurs revenus sont les plus élevés et qu’ils ont grandi dans l’ère du numérique, dans un monde où la technologie est omniprésente. L’augmentation du nombre de personnes maîtrisant les technologies numériques favorisera l’essor des activités liées au métavers.


La demande d’automatisation et de robots augmente également. Le chiffre d’affaires total annuel du secteur de l’automatisation intelligente s’élève actuellement à environ 269 milliards de dollars et devrait croître de 12% par an en 2023 et 2024. Le chiffre d’affaires des divisions automatisation des entreprises spécialisées dans le matériel informatique qui sont également très implantées dans les logiciels devrait augmenter d’environ 5% à plus long terme. Les éditeurs de logiciels devraient, quant à eux, voir leur chiffre d’affaires augmenter de 8 à 9%.


Quand bien même le secteur des technologies ne figure pas parmi nos préférés, quelques opportunités s’offrent tout de même aux investisseurs. Au vu des scénarios macro possibles, les obligations de haute qualité présentent un profil risque/rendement plus intéressant que les indices d’actions américains.