L’élection présidentielle américaine, l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA) et le début de la baisse des taux de la Fed sont autant d’événements clés qui devraient définir le paysage des investissements au second semestre 2024.
La question centrale pour les investisseurs est celle de l’influence de ces événements sur les anticipations pour 2025. Il s’agit notamment de savoir si la première réduction des taux sera suivie de nouvelles baisses et si les investissements dans l’IA s’avéreront justifiés. Se pose aussi la question de l’impact de la politique qui sera menée par la prochaine administration américaine sur l’économie et les marchés.
Face à ces questions pour l’heure sans réponse, une allocation de base de long terme à des actions, des obligations et des produits alternatifs nous paraît judicieuse. Mais le contexte actuel n’est pas qu’incertitudes. Il est aussi porteur d’opportunités qu’il s’agit de saisir aujourd’hui pour assurer un bon positionnement des portefeuilles pour les mois à venir.
Se préparer à la baisse des taux. Nous recommandons aux investisseurs de se préparer à la diminution des taux en orientant leurs liquidités excédentaires vers des produits à revenu fixe de qualité. La baisse des taux a déjà commencé dans certains pays et d’autres devraient suivre au second semestre à la faveur du ralentissement de la croissance économique et de l’inflation. La Fed devrait réduire ses taux en septembre. Et les rendements obligataires devraient diminuer à mesure que l’attention du marché se détournera du calendrier de la première réduction des taux de la Fed pour se concentrer sur le niveau que les taux pourraient atteindre au final.
Au niveau des monnaies, la diminution des taux américains pourrait, à moyen terme, accentuer les pressions baissières sur le dollar. Nous recommandons donc aux investisseurs de profiter des mouvements haussiers du billet vert pour le vendre. Par ailleurs, nous avons relevé notre opinion sur le franc suisse à «most preferred» (monnaie parmi les plus intéressantes). En effet, la Banque nationale suisse ne devrait plus guère assouplir sa politique monétaire et la devise helvétique fait généralement office de monnaie refuge dans les périodes de volatilité. La baisse des taux d’intérêt devrait également générer un environnement favorable aux actions. Le marché britannique, certaines petites et moyennes capitalisations de la zone euro ainsi que certaines sociétés du secteur du logement aux États-Unis devraient particulièrement bien se comporter dans ce contexte.
Se concentrer sur les opportunités offertes par l’IA et la croissance de qualité. L’IA étant appelée à être un moteur clé de la performance des actions dans les années à venir, les investisseurs doivent, selon nous, veiller à y être suffisamment exposés. Nous apprécions les fabricants de semi-conducteurs qui bénéficient des investissements massifs dans l’IA ainsi que les méga-capitalisations verticalement intégrées bien positionnées sur la chaîne de valeur de l’IA. Cela dit, les craintes de surinvestissement pourraient donner lieu à une correction au second semestre. Face à ce risque, les stratégies de préservation du capital peuvent être intéressantes.
Miser sur une croissance de qualité nous paraît indispensable non seulement pour le secteur technologique, mais aussi pour les actions en général. La récente hausse des bénéfices a été tirée, pour l’essentiel, par des entreprises jouissant d’avantages compétitifs et d’une exposition à des tendances structurelles majeures. Cette tendance devrait, selon nous, perdurer. Aussi, privilégions-nous les actions des entreprises présentant une croissance de qualité.
Se préparer à l’élection américaine. Alors que l’élection américaine de novembre se rapproche, il nous semble important de rappeler que les investisseurs doivent exprimer leurs opinions politiques par le biais des urnes et non au travers de leurs portefeuilles. L’élection américaine étant appelée à attiser la volatilité, les investisseurs doivent gérer les risques en conséquence. Au niveau des actions américaines, les investisseurs doivent, selon nous, prêter une attention particulière à leur exposition au secteur de la consommation discrétionnaire et à celui des énergies renouvelables. Ces deux secteurs pourraient en effet souffrir en cas de «vague rouge», autrement dit de contrôle républicain à la fois de la Maison Blanche et du Congrès. Un tel scénario bénéficierait, à l’inverse, aux valeurs financières. Quant à l’or, il nous semble être un bon moyen de couverture face aux craintes suscitées par la situation géopolitique, l’inflation ou le niveau élevé du déficit budgétaire américain.
Le second semestre 2024 s’annonce comme une période de transition et de volatilité sur fond d’avancées au niveau de l’IA, d’évolution des taux d’intérêt et d’incertitude autour de l’élection américaine. Les décisions que les investisseurs prennent aujourd’hui sont essentielles pour traverser sans encombre cette période. Nous recommandons une approche équilibrée et diversifiée, misant à la fois sur des obligations, des actions et des instruments alternatifs, un tel positionnement permettant de ne pas perdre de vue les objectifs financiers de long terme tout en faisant face aux incertitudes de court terme.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre dernière Monthly Letter, intitulée L’heure des choix ainsi que nos perspectives pour le second semestre de 2024 (en date du 20 juin 2024). Vous pouvez regarder la courte vidéo consacrée à ces thèmes ici.