La clé de sa réussite? «Mon ambition!» s’exclame Renato Meier, 22 ans. «Au fond de moi-même, je savais que je pouvais aller loin.» En revanche, l’idée d’exprimer ses talents professionnels dans le cadre d’une compétition lui a été soufflée par ses professeurs à l’école professionnelle. Ce sont eux qui l’ont incité à participer aux SwissSkills, les championnats suisses des métiers.
Renato Meier est l’un des cinq Suisses à avoir décroché une médaille d’or aux WorldSkills 2019 à Kazan, en Russie. Au total, le SwissSkills Team a rapporté seize médailles à la maison. Il se classe ainsi à la troisième place, derrière la Chine et la Corée. La compétition a vu s’affronter plus de 1300 professionnels venus de 63 pays.
Poêlier-fumiste, un métier de précision
Poêlier-fumiste, un métier de précision
Renato Meier a presque appris le métier de carreleur au berceau. «Tout jeune, déjà, j’aidais mon père. Il est carreleur, comme l’était mon grand-père», explique-t-il. À la suite d’un stage d’orientation professionnelle, il a opté pour un apprentissage de poêlier-fumiste. Un métier artisanal de haute tradition, que seuls une douzaine d’apprentis apprennent encore chaque année à travers la Suisse.
«Pour construire un poêle, il faut maîtriser à la fois le carrelage et la maçonnerie, tout en sachant travailler avec la plus grande précision. Cette diversité de compétences m’a été très utile lors des épreuves», assure Renato Meier. Après son apprentissage de poêlier-fumiste, il a enchaîné directement avec un apprentissage de carreleur.
Pour pouvoir se préparer aux championnats du monde dans les meilleures conditions, il a reçu le soutien de Jürg Weber et de Martin Spiess. Leur protégé s’est entraîné pendant dix semaines dans le Centre de formation de l’Association Suisse du Carrelage (ASC), à Dagmersellen (LU), et pendant cinq semaines à la maison, dans l’atelier de son père à Seengen (AG). Son salaire lui a été entièrement versé par Weber Ofenbau avec le soutien d’UBS.
Sport de haut niveau
Sport de haut niveau
Quand Renato Meier a relevé l’immense défi consistant à carreler deux murs et un plancher, c’est quasiment toute l’équipe de Weber Ofenbau qui a vibré avec lui et l’a soutenu avec ferveur – sur place, en direct. «Pour ce qui est de chauffer une salle et de faire monter la température, les fabricants de poêles s’y entendent», confient les chefs en souriant. Quatre jours durant, Renato a travaillé avec une concentration maximale.
«C’était du sport de haut niveau, avec une épreuve qui demandait concentration, condition physique, force mentale, savoir technique et sensibilité», souligne Jürg Weber. Si Renato Meier dispose de ces qualités, c’est aussi grâce au handball qu’il a pratiqué autrefois en compétition.
Championnat du monde, mais aussi événement d’équipe
Championnat du monde, mais aussi événement d’équipe
Pour une PME, un déplacement en Russie représente un coût non négligeable. Mais Martin Spiess et Jürg Weber ont voulu y voir un investissement. «Notre voyage était placé à la fois sous le signe de la publicité, de l’événement d’équipe et de la formation continue», explique Martin Spiess. Weber Ofenbau forme un poêlier-fumiste et un carreleur. «Nous réalisons l’essentiel de notre chiffre d’affaires avec le carrelage, mais notre cœur vibre pour la construction de poêles», complète Jürg Weber.
Depuis le titre de champion du monde, l’entreprise a reçu de nombreuses félicitations. «Beaucoup de nos clients sont fiers d’avoir une création du champion du monde chez eux», raconte Martin Spiess.
En route vers un nouveau titre de champion
En route vers un nouveau titre de champion
Depuis son titre, Renato Meier s’est vu proposer plusieurs offres. «En Chine les champions professionnels sont à l’abri des soucis financiers après leur titre. Mais pour moi, le quotidien reprend ses droits», confie-t-il en souriant, lui qui travaille depuis sept ans pour Weber Ofenbau.
Son titre ne lui vaut aucun passe-droit. À peine était-il revenu de Kazan qu’il s’apprêtait à passer un examen pour devenir «spécialiste en construction de poêles». Il l’a réussi, bien qu’ayant manqué les quatre premiers jours d’école. Ce diplôme en poche, il entend désormais suivre une formation de maître artisan sur deux ans. Car tout champion du monde qu’il est, Renato Meier est loin d’être arrivé au bout de ses ambitions.
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