• La Suisse est en bonne voie pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions, avec une diminution de 24% entre 1990 et 2022, alors que la taille de son économie a plus que doublé
  • Pour rester sur la bonne voie, il faut développer les énergies renouvelables et le stockage de l’énergie, ainsi qu’amener à maturité les technologies à émissions négatives
  • On estime à 13 milliards de francs suisses par an les investissements nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone, le financement devant provenir essentiellement de sources privées
  • Le secteur financier jouera un rôle important en orientant les investissements, en innovant pour atténuer les risques liés aux nouveaux projets et en facilitant l’accès des investisseurs aux opportunités de décarbonation
  • La transition offre à la Suisse la possibilité de jouer un rôle de premier plan sur de nouveaux marchés verts tels que le captage du carbone ou le ciment à faible teneur en carbone

Zurich/Genève, 10 décembre 2024 - La Suisse est actuellement en bonne voie pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone, mais elle doit relever de nouveaux défis afin de maintenir cette dynamique. Elle doit notamment accroître ses capacités de production d’électricité et gérer les émissions inévitables.
Dans son livre blanc intitulé « Downhill climb », présenté lors de la conférence Building Bridges 2024, UBS analyse les défis et les opportunités de la transition de la Suisse, en plaçant l’environnement réglementaire ainsi que les facteurs de localisation dans le contexte des voies de décarbonation pour six secteurs économiques.

Un départ en pole position

La Suisse part d’une position forte, avec la plus faible intensité carbone de tous les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et une production d’électricité nationale pratiquement sans carbone, associée à un mécanisme efficace de tarification du carbone.

Cette situation découle de politiques orientées vers le long terme. Entre 1990 et 2022, les émissions totales de la Suisse ont diminué de 24% alors que les émissions des pays de l’OCDE ont augmenté de 1% au cours de la même période.

Evolution des émissions de la Suisse  

Sources: Office fédéral de l’environnement, UBS.

Rester sur la bonne voie

Pour rester sur la voie de la décarbonation, il est nécessaire de renforcer l’électrification et de porter la capacité de production à plus de 60 gigawatts d’ici à 2050, contre 27 GW actuellement. Et ce alors que les quatre réacteurs nucléaires encore en activité, qui représentent 32% de la capacité de production actuelle, sont censés être mis hors service d’ici 2034.

Pour compenser cette perte de capacité, il faudra développer considérablement les énergies renouvelables. Les défis liés aux variations saisonnières de l’offre et de la demande seront encore plus difficiles à relever. Le maintien de la stabilité du réseau électrique nécessitera des innovations en matière de gestion de la demande et une augmentation substantielle des capacités de stockage de l’énergie. Il faut s’assurer du soutien de la classe politique et de la collectivité et faire en sorte que les tarifs de l’électricité restent compétitifs.

En outre, il convient de prêter attention aux secteurs, qui pourraient ne pas être entièrement décarbonés en temps voulu. Outre les efforts de réduction des émissions, il faudra aussi déployer les technologies d’élimination du carbone à grande échelle pour atteindre la neutralité carbone.

Michael Baldinger, Chief Sustainability Officer d’UBS : « Pour les secteurs qui ne peuvent pas éliminer complètement leurs émissions, il faudra développer une capacité de captage et de stockage du carbone considérable, équivalente à environ un quart des émissions actuelles de la Suisse. Il s’agit d’un défi technologique, logistique et financier, mais qui offre à la Suisse l’opportunité d’être à la pointe des nouveaux marchés verts. »

Emissions négatives de GES espérées grâce à l’élimination du CO2 de l’atmosphère

Source: UBS.

Mettre l’accent sur la mise en œuvre et répondre aux exigences réglementaires croissantes

La transition offre des opportunités commerciales à certains secteurs, tandis que d’autres sont confrontés à des défis plus importants et nécessiteront des réformes de plus grande ampleur, des investissements soutenus et une collaboration générale afin de rester sur la bonne voie. Cela suppose la mise en œuvre des exigences réglementaires toujours plus nombreuses qui établiront les garde-fous législatifs de la transition de la Suisse vers une économie neutre en carbone. Trois changements majeurs sont prévus en 2025, notamment la loi sur l’électricité, la loi sur le CO2 et la loi sur le climat et l’innovation.

En outre, le gouvernement suisse a l’intention de se rallier dans une large mesure à la réglementation de l’UE dans certains domaines clés, tels que le reporting, ce qui décuplera le champ d’application, qui passera de 300 à 3500 entreprises suisses.

Le secteur financier suisse est bien placé pour apporter son soutien

Selon une estimation de l’Association suisse des banquiers (ASB), il faudra investir chaque année 13 milliards de francs suisses jusqu’en 2050 pour atteindre la neutralité carbone, soit environ 2% du PIB annuel de la Suisse. Le secteur financier peut accompagner l’économie suisse dans sa transition de plusieurs façons.

Il s’agit notamment de fournir des instruments de financement pour cette démarche nécessitant des capitaux importants, tels que des prêts bancaires, des financements sur le marché des capitaux par le biais d’investissements en obligations et en actions, des solutions de financement mixte ou des partenariats public-privé visant à soutenir l’entrée sur le marché et le déploiement à grande échelle des nouvelles technologies.

L’économie suisse peut également être accompagnée dans sa démarche de transition grâce aux capacités du secteur financier en matière de conseil, de mise en relation des investisseurs et des entreprises, de dialogue avec les émetteurs et d’actionnariat actif.
 

UBS SA

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