Contenu:

  • Lorsque deux personnes contractent ensemble une hypothèque, elles sont en général solidairement responsables de la totalité de la somme.
  • Pour les couples non mariés, il est recommandé de conclure un contrat de concubinage, qui régit par exemple les relations concernant la propriété et la prise en charge des frais.
  • Pour les couples vivant en concubinage, il est important d’envisager et de couvrir les risques, tels que l’incapacité de gain et le décès.
  • Vers la conclusion

En Suisse, lorsque des couples acquièrent un logement et contractent ensemble une hypothèque, ils sont en général solidairement responsables de la dette hypothécaire vis-à-vis de la prêteuse ou du prêteur hypothécaire. Contrairement aux personnes mariées, de nombreux aspects juridiques ne sont pas clairement réglés pour les couples vivant en concubinage. Il en résulte des risques particuliers dont les parties prenantes doivent tenir compte.

Que signifie la dette solidaire et la responsabilité solidaire en matière d’hypothèques?

Le terme «dette solidaire» fait référence à une forme particulière de responsabilité conjointe. Dans le contexte des hypothèques, la «responsabilité solidaire» désigne la responsabilité de deux débitrices ou débiteurs, ou davantage, pour la totalité de la somme empruntée.

En tant que créancière ou créancier, la prêteuse ou le prêteur hypothécaire peut ainsi exiger le remboursement de l’hypothèque de l’ensemble des débitrices et débiteurs solidaires. Être débitrice ou débiteur solidaire signifie donc que chaque personne est responsable individuellement de l’exécution de la totalité de la dette. Les créancières ou créanciers peuvent choisir de réclamer à l’ensemble des débitrices et débiteurs solidaires une partie ou la totalité de la somme. L’ensemble des débitrices et débiteurs restent responsables jusqu’à ce que la totalité de la créance soit remboursée. Si une débitrice ou un débiteur solidaire paie plus que sa part, elle ou il peut éventuellement se retourner contre ses codébitrices ou codébiteurs.

Les débitrices et débiteurs solidaires peuvent certes convenir entre eux de la contribution qu’ils souhaitent apporter au remboursement. Un tel accord n’a toutefois d’effet qu’entre les débitrices et débiteurs solidaires et non à l’égard des créancières et créanciers, à moins qu’il n’en ait été convenu autrement avec les créancières et créanciers, ce qui n’est généralement pas le cas.

Cela signifie que même si les débitrices et débiteurs solidaires conviennent entre eux qu’une personne prend en charge une contribution plus importante que les autres, les créancières et créanciers restent en droit de réclamer la totalité du montant à chacune ou chacun d’entre eux. Même en cas de décès ou d’insolvabilité d’une débitrice ou d’un débiteur solidaire, les autres personnes restent responsables de la totalité de la dette.

Acquérir un bien immobilier en couple

Pour de nombreux couples, le revenu et la fortune d’un-e conjoint-e ne suffisent pas à eux seuls à satisfaire aux exigences des prêteuses et prêteurs hypothécaires en matière de tenue des charges.

Avant l’attribution, les établissements de crédit vérifient la performance économique des preneuses et des preneurs hypothécaires. Le calcul des coûts se base généralement sur un taux d’intérêt théorique de 5% et comprend les frais d’entretien et les frais annexes, qui représentent environ 1% de la valeur du bien immobilier. À cela s’ajoute le fait que les couples doivent généralement financer leur logement en propriété par leurs fonds propres à hauteur de 20% au moins de la valeur du bien.

Les frais mensuels pour le logement en propriété souhaité, y compris les intérêts hypothécaires et les remboursements, ne devraient pas dépasser environ un tiers du revenu brut du couple. Il est donc plus facile de remplir ces conditions et d’apporter sa contribution personnelle ensemble que seul-e. L’achat d’un logement en propriété et la souscription d’une hypothèque en commun sont donc très répandus parmi les couples.

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Responsabilité des débitrices et débiteurs pour les couples non mariés: compenser les différences financières

Si les fonds sont suffisants, une prêteuse ou un prêteur hypothécaire acceptera en général une responsabilité unique. Par contre, si la tenue des charges est insuffisante compte tenu des ressources d’un-e conjoint-e, la prêteuse ou le prêteur hypothécaire exigera une responsabilité solidaire pour l’octroi de l’hypothèque. Une telle solution peut également être souhaitée indépendamment par le couple et être acceptée par la prêteuse ou le prêteur hypothécaire.

La responsabilité solidaire ne tient en principe pas compte de la répartition de la propriété au sein du couple. Des parts de fonds propres plus ou moins élevées sont donc un sujet important. Si un-e conjoint-e n’apporte que 20% des fonds, mais est responsable à 50% des dettes, cela peut entraîner des conflits.

Contrairement au mariage, il n’y a que très peu de dispositions légales qui s’appliquent automatiquement au concubinage, par exemple en cas de séparation. De même, en matière de droit successoral et d’assurances sociales, il n’existe que très peu de directives pour les personnes non mariées.

Il appartient donc aux couples en concubinage de conclure entre eux des accords juridiquement contraignants, par exemple dans un contrat de concubinage. Il est recommandé de se faire conseiller à ce sujet.

Régir les droits et les obligations dans le contrat de concubinage 

Avant d’acquérir un bien immobilier, il est conseillé de conclure un contrat de concubinage. Celui-ci devrait notamment contenir des accords concernant la propriété, les frais et une éventuelle séparation:

  • La description précise de la division de la propriété comprend, entre autres, la forme de propriété (propriété exclusive, copropriété ou propriété commune), ainsi que les parts et les droits de vote des deux conjoints et l’origine des capitaux apportés.
  • Une clé de répartition détermine comment, par exemple, les dépenses courantes, notamment pour les intérêts, les charges, l’entretien et les rénovations sont partagées: à parts égales, en fonction des revenus ou autrement?
  • En cas de séparation, on règle à l’avance qui pourra reprendre le logement en propriété ou continuer à l’habiter et à quelles conditions.

Dans le contrat de concubinage, vous pouvez également régir d’autres questions relationnelles et financières. Certaines personnes fixent ainsi une certaine répartition des coûts du ménage, par exemple pour les dépenses alimentaires, énergétiques ou autres. De même, le contrat peut définir le sort des biens acquis ou hérités pendant la relation en cas de séparation ou d’autres événements.

Il est recommandé de vérifier régulièrement les dispositions prises et de les adapter à l’évolution de la situation si nécessaire.

Connaître et couvrir les risques du concubinage 

Les couples en concubinage sont moins protégés contre les imprévus que les couples mariés ou les partenariats enregistrés. Les conjoints non mariés devraient donc se couvrir mutuellement, a fortiori s’ils achètent un logement ensemble.

Les lacunes de prévoyance que vous pouvez combler avec un conseil professionnel existent notamment en cas d’accident, d’invalidité ou de décès:

  • Décès: les personnes formant un couple en concubinage ne sont pas des héritières légales l’une de l’autre. Il est donc recommandé de rédiger un testament ou un pacte successoral en plus du contrat de concubinage afin de désigner la ou le bénéficiaire. Il peut notamment y être stipulé que les parts des héritières légales ou héritiers légaux sont réduites à la réserve héréditaire. Pour que cela soit valable, il faut notamment respecter scrupuleusement les exigences formelles.
  • Les couples vivant en concubinage devraient également se pencher sur le risque de décès de la ou du conjoint-e. Une police risque décès peut offrir une couverture en la matière. La somme d’assurance versée peut aider la ou le conjoint-e survivant-e à continuer à supporter financièrement le logement en propriété. Le montant versé peut également permettre, dans certaines circonstances, de réduire le montant de l’hypothèque, mais il faut alors tenir compte des éventuels frais (comme une indemnité de résiliation anticipée).
  • Incapacité de travail: lorsque l’un des conjoints est en incapacité de travail, les ménages concernés sont souvent mal couverts, surtout lorsque l’incapacité de travail est due à une maladie. Une telle lacune de prévoyance peut être comblée, par exemple, par une rente d’incapacité de gain.
  • Incapacité de discernement: un mandat pour cause d’inaptitude peut faciliter la représentation au cas où la ou le conjoint-e deviendrait incapable de discernement. Chaque conjoint-e devrait établir un mandat pour cause d’inaptitude.

En cas de doute, il est important de se faire conseiller. Vous devriez vérifier régulièrement les accords et les déclarations rédigées et les adapter si nécessaire.

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«Mariage pour tous»

Depuis le 1er juillet 2022, les couples de même sexe peuvent se marier ou convertir leur partenariat enregistré en mariage. Depuis lors, il n’est plus possible de conclure de nouveaux partenariats enregistrés. Il est toutefois possible de conserver un partenariat déjà enregistré.

Le 3e pilier 

En cas de décès d’un-e membre du couple, la disponibilité de son patrimoine de prévoyance pour les survivant-e-s est différente pour les piliers 2 et 3.

Dans la prévoyance professionnelle (2e pilier), certaines institutions de prévoyance reconnaissent un droit à des prestations aux survivant-e-s de couples vivant en concubinage, la durée du concubinage ou le fait que des prestations d’entretien aient été versées pour des enfants communs étant notamment déterminants. Ce n’est toutefois pas toujours le cas. Renseignez-vous auprès de votre institution de prévoyance pour savoir si des prestations seraient versées à des survivant-e-s non marié-e-s et à quelles conditions.

Les couples en concubinage peuvent combler les lacunes des 1er et 2e piliers entre autres avec la prévoyance privée. Cela peut se faire par le biais du 3e pilier, soit par le biais de la prévoyance liée dans le pilier 3a, soit par le biais de la prévoyance libre du pilier 3b.

Dans la prévoyance liée, les bénéficiaires sont définis par la loi, mais les personnes assurées disposent d’une certaine marge de manœuvre. La ou le concubin-e peut même, dans certaines circonstances, être favorisé-e par rapport aux descendant-e-s.

Il est en principe possible de choisir librement les bénéficiaires de la prévoyance individuelle libre (pilier 3b). Le pilier 3b comprend, par exemple, les assurances-vie constitutives de capital.

Pour le 2e comme pour le 3e pilier, il est important de stipuler par écrit à l’institution de prévoyance toute modification dans l’ordre des bénéficiaires.

Ce qui est décisif ici aussi:: les couples non mariés devraient, après avoir reçu des informations et des conseils approfondis, prendre eux-mêmes des mesures afin d’être bien protégés.

Avantages et inconvénients pour les couples non mariés avec responsabilité solidaire lors de l’achat d’un bien immobilier

Avantages

Avantages

Inconvénients

Inconvénients

Avantages

  • Possibilité d’accéder ensemble à la propriété

Inconvénients

  • Responsabilité pour la totalité de la dette hypothécaire, même en cas de difficultés de paiement ou de non-respect des obligations par la ou le conjoint-e. Cela vaut également, par exemple, en cas d’incapacité de travail ou de décès.

Avantages

  • Flexibilité financière supplémentaire grâce à la qualification commune pour une hypothèque

Inconvénients

  • Les créancières ou créanciers (banque ou établissement de crédit) peuvent se retourner contre n’importe quelle débitrice ou n’importe quel débiteur solidaire pour l’intégralité du remboursement.

Avantages

  • Un contrat de concubinage permet de conclure des accords individuels (p. ex. concernant la propriété, les frais et une éventuelle séparation).

Inconvénients

  • La responsabilité solidaire ne tient pas compte de la répartition individuelle de la propriété ou des dispositions au sein du couple.

Avantages

  • Un contrat de concubinage peut couvrir divers sujets, il est juridiquement contraignant et peut également apporter une sécurité juridique en cas de séparation, par exemple.

Inconvénients

  • Absence de dispositions juridiques automatiques pour la compensation financière en cas de séparation. En cas de séparation, par exemple, le bien immobilier appartient à la personne qui figure au registre foncier.

Points importants à clarifier 

  • Propriété: réfléchissez à la forme de propriété qui vous convient le mieux. Dans le cas d’une copropriété, déterminez qui détient quelle part du bien. Il est en outre recommandé de prendre des décisions et de les consigner par écrit: quelle est la somme de fonds propres que chaque personne peut apporter? À quelle hauteur chaque personne peut-elle contribuer en matière de frais de fonctionnement? Quelles sont les conséquences fiscales, compte tenu du fait que les intérêts hypothécaires peuvent être régulièrement déduits du revenu?
  • Contributions aux coûts: documentez qui contribue à quelle part des investissements et des frais d’entretien. Conservez les justificatifs à long terme. Sur la base de tels relevés, il est plus facile de reconstituer par la suite qui a apporté sa contribution et dans quelle mesure.
  • Contrat: il est recommandé d’établir un contrat écrit. Il peut en effet prévenir les conflits, notamment en matière de contribution aux frais et de propriété, au sein de la relation mais aussi en cas de séparation.
  • Analyse de prévoyance: selon la loi, contrairement aux couples mariés et aux couples liés par un partenariat enregistré, les couples en concubinage ne bénéficient souvent pas de l’assurance accidents, de l’AVS et de la caisse de pension, ou seulement sous certaines conditions. Quelles sont les mesures de prévoyance utiles pour être protégé-e en cas de décès de la ou du conjoint-e?

Conclusion

Les couples qui achètent un bien immobilier en Suisse devraient planifier soigneusement leur achat, communiquer ouvertement entre eux et, de préférence, envisager un conseil juridique. Contrairement au mariage et au partenariat enregistré, les couples en concubinage doivent avant tout convenir de droits et d’obligations réciproques juridiquement contraignants et prendre des dispositions contre les risques. Une fois la situation clarifiée, la décision de contracter une hypothèque sera plus facile à prendre.

Bon à savoir

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