Le boom des bières artisanales
À partir de 2001, les premiers brassins fermentent dans la cuisine familiale des Engler, dans l’Ouest lausannois. Trois ans plus tard, David, Gabriel et Reto affinent leur technique et investissent une petite villa d’Épalinges, sur les hauts de Lausanne, où ils installent trois cuves en inox à l’étage. La carte comptait trois saveurs, plus une quatrième vendue à Noël. La clientèle apprécie, la bière du Docteur fait le buzz. En 2009, David, Gabriel et Reto se consacrent à plein temps à leur nouvelle profession. À l’époque, le premier sortait de l’École hôtelière de Lausanne, le deuxième avait étudié à HEC Lausanne et Saint-Gall et le dernier terminait ses études en science et ingénierie de l’environnement à l’EPFL. À eux trois, ils comptabilisent toutes les compétences pour affronter le monde de l’entrepreneuriat. Le vrai.
Il est loin le temps des breuvages approximatifs dans la cuisine familiale. Pour vivre, Docteur Gab’s écoule sa production dans quelques cafés et bars de la région lausannoise. «On a démarré avec peu de moyens, mais avec acharnement, se souvient Gabriel Hasler, la bière est un produit complexe. La nôtre est 100% naturelle, sans stabilisants. Notre défi était d’être constant dans la qualité avec les moyens limités d’une petite structure.» Au challenge de production s’ajoute le défi commercial. «C’est très bien de produire de la bière, mais il faut aussi la vendre, explique le directeur associé de 33 ans, c’est-à-dire gérer les stocks, aider les commerces à promouvoir notre bière et amener une valeur ajoutée aux cafetiers.»