Le b.a.-ba de la prévoyance suisse: l’essentiel

Le 1er pilier constitue la base du principe des 3 piliers suisse de la prévoyance vieillesse et est également appelé prévoyance étatique. Il se compose de l’AVS, c’est-à-dire l’assurance-vieillesse et survivants, et de l’assurance-invalidité, également abrégée en AI. Avec elles, l’État suisse pose les bases du minimum vital à la retraite et de la couverture en cas d’invalidité ou de décès. L’AVS/AI est soutenue par un système de répartition solidaire. Les retraites actuelles sont donc financées par les cotisations salariales versées par les personnes actives. Si les prestations de prévoyance ne suffisent pas à couvrir le minimum vital, des prestations complémentaires supplémentaires, financées par la Confédération et les cantons avec l’argent des impôts, sont versées.

Évitez les lacunes de cotisations

Même si la rente AVS est obligatoire, elle n’est pas la même pour tout le monde au moment de la retraite. La cause peut en être un départ de Suisse de courte durée, le fait de ne pas avoir cotisé pendant ses études ou d’avoir pris un congé maternité ou paternité. Pendant cette période, vous recevez généralement moins de salaire, voire aucun. Cela peut entraîner une baisse du revenu moyen de l’AVS ainsi que des années de cotisation manquantes, ce qui a un impact direct sur la future rente. C’est pourquoi il faut toujours faire attention à ce que l’on appelle les lacunes de cotisation. Si de telles lacunes existent, cela signifie en principe une réduction de la rente de 2,3% par année de cotisation manquante, et ceci durablement.

Pour obtenir une rente complète,de telles lacunes de cotisation doivent être comblées. Dans certains cas, un versement complémentaire est possible jusqu’à cinq ans après l’apparition d’une telle lacune.

La rente maximale complète est de 2450 francs pour les personnes seules et de 3675 francs pour les couples (en 2024) et est atteinte à partir d’un revenu annuel moyen de 88 200 francs. Un coup d’œil sur les rentes AVS moyennes des personnes retraitées montre qu’elles s’élèvent actuellement à 1862 francs pour les hommes et à 1883 francs pour les femmes.

Le deuxième pilier, également appelé caisse de pension ou LPP, est régi par la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP). Elle complète la rente AVS et doit permettre de maintenir un niveau de vie adéquat après le départ à la retraite.

Le taux de conversion permet de déterminer le montant de la rente LPP qui vous sera versée après votre départ à la retraite sur la base de l’avoir épargné. Celui-ci est actuellement de 6,8% dans le régime obligatoire.

Voici la règle d’or: voir de vieillesse × taux de conversion = rente annuelle.

Vous êtes dans le régime surobligatoire si votre caisse de pension offre de meilleures prestations que le minimum légal, par exemple si vous gagnez plus de 88 200 francs par an. Pour les caisses de pension offrant des prestations surobligatoires, un taux de conversion individuel de votre caisse de pension intervient alors, qui est généralement bien inférieur aux 6,8%. Vous trouverez des informations précises dans votre certificat de caisse de pension ou auprès de la caisse de pension de votre employeur.

Lorsque vous prenez votre retraite, vous pouvez décider si votre avoir de vieillesse sera versé mensuellement sous forme de rente, sous forme de versement unique en capital ou sous une forme mixte. Le retrait du capital peut également être effectué avant l’âge de la retraite sous forme de ce que l’on appelle un versement anticipé. Cela n’est toutefois possible que dans le cadre de règles strictes et peut être utilisé pour des projets tels que l’acquisition d’un logement en propriété ou le lancement d’une activité indépendante. Vous ne disposez donc pas d’une totale marge de manœuvre dans l’utilisation du capital.

Évitez les lacunes de couverture

L’épargne-retraite dans le 2e pilier est obligatoire pour toutes les personnes employées à partir du 1er janvier suivant leur 24e anniversaire dès qu’elles perçoivent un salaire minimal de plus de 22 050 francs par an (en 2024). Pour les risques de décès et d’invalidité, à partir de ce salaire minimal, on est en outre déjà assuré à partir du 1er janvier suivant le 17e anniversaire. En raison de pauses, d’un travail temporaire à temps partiel ou d’augmentations de salaire, la caisse de pension peut être confrontée à une «lacune de rachat» qui peut être comblée par un rachat de la caisse de pension.

Vous pouvez déterminer votre potentiel pour un tel rachat en consultant le certificat de caisse de pension que vous recevez chaque année. Toutefois, une telle compensation ne vaut pas la peine pour tout le monde et ne devrait être effectuée que lorsque vous avez versé le montant annuel maximal dans le pilier 3a pour votre prévoyance. De plus, vous ne pouvez pas effectuer de retrait en capital pendant trois ans après un rachat, sinon l’avantage fiscal est supprimé rétroactivement. Pour que le rachat dans la caisse de pension soit fiscalement avantageux pour vous, vous devriez vous faire conseiller ou poser toutes les questions et conditions en suspens à votre institution de prévoyance.

Avec le troisième pilier, toutes les personnes disposant d’un revenu professionnel soumis à l’AVS ont la possibilité d’épargner un capital de prévoyance supplémentaire pendant leurs années d’activité professionnelle et de combler ainsi les lacunes de prévoyance à la retraite. Le 3e pilier se divise en deux, le pilier 3a et le pilier 3b, qui se distinguent essentiellement par leurs avantages fiscaux et leur réglementation. La prévoyance privée est facultative et les versements doivent être organisés de manière autonome. Dans le pilier 3a, vous avez par exemple la possibilité de planifier votre prévoyance via une banque ou une assurance.

Ces deux options présentent des avantages qui peuvent s’avérer payants en fonction de votre profil individuel. Dans le cadre du pilier 3a, il est par exemple judicieux de répartir les versements sur plusieurs comptes de pilier 3a, car cela permet de bénéficier d’avantages fiscaux dans la plupart des cantons lors du versement au cours d’années différentes.

Les trois piliers sont les piliers du système de prévoyance suisse et doivent garantir le niveau de vie à la retraite. Toutefois, cela n’est pas automatiquement le cas. Une «lacune de prévoyance» peut rapidement apparaître, résultant de l’absence de cotisations pour le premier et le deuxième pilier. Pour maintenir le niveau de vie antérieur, il convient de combler ces lacunes en effectuant par exemple des versements dans le pilier 3a.